Monday, April 24, 2017

PREVIEW OF BOOK CHAPTER ON JEWS OF CABO VERDE!


CVJHP Historian,  Ângela Sofia Benoliel Coutinho, prepared the following text in French for Counselor to H.M. King Mohammed VI and honorary Board member H.E. Andre Azoulay, a proud native of Mogador (Essaouira), to demonstrate the impact that Jews of that city had in Cabo Verde.  Ângela is currently writing the first draft of a book on these 19th century Jews and their overall role and contributions in colonial Cabo Verde.

JEWISH MERCHANTS OF MOGADOR IN CABO VERDE 

          Quoique beaucoup moins nombreux que ceux originaires de Tanger, les commerçants et entrepreneurs juifs nés à Mogador qui ont vécu ou se sont installés dans l’archipel du Cap Vert pendant la deuxième moitié du XIXème siècle, ont eu, dans certains cas, une forte influence dans ce processus migratoire, et dans d’autres, une présence qui a marqué la société des îles.
          Ainsi, parmi les commerçants juifs du Maroc et de Gibraltar qui font l’objet de notre étude, Moses Zagury fut le seul grand investisseur dans l’archipel, ayant obtenu en 1875 l’octroi de terrains pour l’installation de dépôts de charbon dans l’île de S. Vicente. Avec le surgissement de la navigation à vapeur, cette île est devenu l’objet d’investissement de compagnies charbonnières britanniques, et à la fin du XIXème siècle elle était devenue la principale source de revenus pour la colonie. Son Porto Grande est aussi devenu la plus importante coaling station de l’Empire Britannique dans le mid-Atlantic, et au début du XXème siècle c’était le 4ème port avec le plus de mouvement dans le monde. Ayant vécu à Lisbonne et en Grande-Bretagne, Moses Zagury a négocié l’utilisation de ces terrains avec des compagnies de charbon britanniques. Il a gardé un long rapport avec l’archipel du Cap Vert, ayant proposé plusieurs affaires aux autorités pendant des décennies, et quelques membres de sa famille ont vécu dans les îles de Santo Antão et S. Vicente. D’autres hommes d’affaires, comme ce fut le cas de Marcos Auday, né à Tanger, s’y sont installés grâce à ses investissements. Moses Zagury avait aussi des affaires en Angola et au Mozambique, d’autres colonies portugaises en Afrique.
          En effet, nous avons remarqué que ceux nés à Mogador se trouvent parmi les plus mobiles de ce groupe. C’est le cas de Isaac Zaffrany, que les autorités portugaises dans l’archipel ont noté comme ayant vécu aux Azores, avec des rapports au Mozambique. Les frères Anahory, nés à Lisbonne d’une mère de Mogador et d’un père de Gibraltar ont été des représentants consulaires de plusieurs pays européens dans les deux villes de l’archipel, Praia et Mindelo, où ils ont exercé des activités commerciales.

"Rua dos Judeus" Ponta do Sol, Santo Antão
Parmi les familles qui se sont installées dans l’archipel et y ont laissé des descendants que nous arrivons à identifier, il y a la famille Brigham. Ayres Julião Brigham ou Wayes Ohayon s’est installé dans la petite localité portuaire de Ponta do Sol, île de Santo Antão, où l’on se dédiait à l’exportation de produits coloniaux, étant nommé comme le membre fondateur de la communauté juive de cette île, qui a eu environ 50 personnes au XIXème siècle, et aussi comme l’un des fondateurs de la localité de Ponta do Sol elle-même. Il est également mentionné par quelques descendants comme ayant été l’un des pilliers de la vie religieuse de cette communauté, qui n’a pas eu une synagogue, et qui était constituée surtout par les familles Pinto, Cohen, Benrós, Levy Bentubo, Auday, Benahim et Wahnon. Il y a des registres de la présence de Ayres Julião Brigham à la sinagogue de Lisbonne, où il allait régulièrement, afin de rejoindre sa ville natale. Son frère, Joseph de Abraham Brigham, né aussi à Mogador, nous a laissé l’un des documents les plus riches concernant la vie de la communauté juive dans l’île de Santo Antão, à savoir, son testament, daté de 1907, l’année de son décès. 
          La famille Brigham a aussi investi dans la production d’eau minérale enbouteillée, dans un territoire où les initiatives dans le domaine industriel étaient très rares. L’un des membres de cette famille, Abraham Julião Brigham, déjà né au Cap Vert, fut pendant longtemps l’un des plus grands contribuables de la colonie, dans la région nord.


Suzette Cohen with photo of ancestors
Peu après l’arrivée de la famille Brigham, David Jacob Cohen, lui aussi né à Mogador, s’est installé à Ponta do Sol, ayant laissé son épouse à Lisbonne. Il a laissé des descendants qui sont devenus des commerçants réputés dans l’île de Santo Antão, et plus, tard, à S. Vicente. Il est curieux de constater que l’un des membres de la famille Cohen, Salomão Moysés Cohen, né au Cap Vert, a fondé le clan Cohen de l’Amazonie, au Brésil, vers 1890.
          Celle qui a probablement été la famille d’origine juive marocaine la plus influente au Cap Vert pendant le XXème siècle colonial, c’est-à-dire, jusqu’en 1975, descend de Fortunato Levy, né à Mogador ou à Rabat, selon la documentation officielle portugaise. Son fils Bento Levy est né au sud du Portugal, en Algarve, et a été l’un des entrepreneurs les plus dynamiques de son époque. Il a été nommé à plusieurs reprises pour des postes de représentation dans des organismes d’Etat de la colonie, ayant été, avec ses 4 fils, tous nés au Cap Vert, parmi les plus grands contribuables de la colonie, de la fin du XIXème siècle jusqu’au milieu du XXème siècle. La famille Levy est aussi devenue grande propriétaire dans l’île de Santiago, ayant des investissements dans d’autres îles.

          Last but not the least, le commerçant né à Mogador Arão Ben-David s’est installé dans l’île Brava, où il a créé la société “Ben David & Bendaham”, étant son associé originaire de Gilbraltar. Parmi ses descendants, le footballeur capverdien Ben David est reconnu comme ayant été le meilleur joueur de football du Portugal et des territoires qui intégraient son empire, avant Eusébio. 

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